Démocratie

Le gouvernement a pris des mesures qui ont affecté le fonctionnement de la justice, avec notamment la suspension depuis le 16 mars des audiences dans les cours de justice et les tribunaux  du pays.  Ces mesures, si elles se poursuivent, contribueront à engorger les prisons et à priver des personnes dont la culpabilité n’est pas encore établie de leur liberté.

L’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques protège la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce. L’accessibilité de l’information est l’une des principales dimensions de l’accès aux soins de santé. C’est la raison pour laquelle, les informations doivent être disponibles dans les langues nationales pour répondre aux besoins variés des personnes touchées.

A la liste des diverses mesures prises dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 au Sénégal, s’ajoute l’interdiction des rassemblements et manifestations publics aussi bien sur la voie publique que dans des lieux privés. Ces interdictions concernent en outre le déplacement des populations entre zones urbaines et la fermeture des frontières terrestres et aériennes.

La déclaration d’état d’urgence a été la première grande mesure prise par le chef de l’Etat à l’issue d’un conseil présidentiel consacré à la Covid-19. A ce sujet, plusieurs textes au niveau international, prévoient l’instauration de cette mesure[1], dans des circonstances exceptionnelles comme une situation d’urgence sanitaire.

Le PIDESC , considéré comme l’outil référence en matière de droit à la santé au niveau international, garantit dans son article 12 garantit « le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre ».

Dans la lutte contre le coronavirus, la technologie n’est certes pas une panacée, mais elle peut faire la différence avec des outils utiles à condition que nous encouragions un débat ouvert et démocratique sur son utilisation.

En matière de migrations, les relations Nord-Sud ont jusqu’à présent été marquées par le Nord qui réglemente, « maitrise » et filtre en dictant les règles d’entrée au Sud « demandeur ». En plus d'être une crise sanitaire mondiale avec des conséquences socio-économiques à une échelle sans précédent, la pandémie du COVID-19 incite un grand nombre à s'interroger sur les politiques migratoires des pays, sujets qui divisaient déjà. 

Avec la pandémie du COVID-19, la mobilité humaine est restreinte de manière drastique, avec notamment la fermeture des frontières pour une période indéterminée. Ceci a relancé le débat sur la migration et les dynamiques de pouvoirs entre le Nord et le Sud. 

Le 2 mars 2020, le Sénégal enregistrait son premier cas d’infection au coronavirus. Le COVID-19 n'est pas seulement une pandémie mais une crise qui touche l'ensemble des dimensions économiques et sociales des vies humaines à travers le monde, notamment les inégalités de genre.