COVID-19 au Sénégal : et si on se penchait un peu plus sur les libertés individuelles ?

Le Sénégal, comme beaucoup de pays aujourd’hui fait face à une crise sanitaire liée à la propagation du nouveau coronavirus. A l’annonce du premier cas déclaré positif sur le territoire, une série de mesures ont suivi, parmi lesquelles la proclamation de l’état d’urgence. Ce qui n’était pas arrivé depuis 1988. Des concertations ont été organisées par les autorités notamment le président de la République qui a reçu des responsables de partis politiques, des leaders de la société civile et d’autres personnalités publiques et politiques. Il a par la suite mis en place un comité chargé du suivi des opérations en réponse à la pandémie, Force Covid-19. Au-delà de la crise sanitaire à laquelle toute la population est confrontée, les mesures prises continuent d’avoir un certain impact sur la pleine jouissance de leurs droits humains.

 

La Covid-19 au Sénégal

Le premier cas confirmé de Covid-19 au Sénégal a été officiellement déclaré le 2 mars 2020. Une dizaine de jours plus tard, le 12 mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) relevait le niveau d’alerte en classant la Covid-19 en pandémie  pour deux raisons : la vitesse de propagation de la maladie et le nombre de pays touchés. Lors de cette réunion d’informations, le Directeur général de l’OMS notait que « plus de 125 000 cas étaient signalés par plus de 118 pays et certains pays ne [traitaient] pas cette menace avec le niveau d’engagement politique nécessaire pour la maitriser ». D’où cette mesure forte.
A la date du 19 mai 2020 , le Sénégal comptait 2617 cas déclarés positifs à la Covid-19 dont 1133 déclarés guéris, 30 décès, 1 évacué et 1453 patient.e.s sous traitement. Sur les 14 régions que comptent le pays, onze (11)  avaient déjà enregistré au moins un cas positif, ce qui portait le nombre de districts sanitaires touchés à 36 sur les 79. Les régions de Dakar, Diourbel et Thiès enregistrent le plus grand nombre de patients testés positifs. 
Les mesures prises par les autorités n’ont cependant pas concerné des régions en particulier. Pour l’essentiel, elles étaient valables sur l’étendue du territoire national. 

Comprendre la santé comme un droit humain (qu’elle est)

Le droit à la santé est inscrit dans plusieurs traités internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par le Sénégal tels que : 
•    la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965 (article 5) ;
•    la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 (paragraphe 1) ;
•    la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 (article 24) ; 
•    la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 (article 16) ;
•    le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) de 1966 ;
•    le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) de 1966 ;
•    la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Le PIDESC , considéré comme l’outil référence en matière de droit à la santé au niveau international, garantit dans son article 12 garantit « le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre ». (lire la suite)

La riposte contre la Covid-19 au Sénégal
Les principales mesures, leur impact sur les libertés individuelles et ce qu’en dit la loi