Couches vulnérables : enfants, migrant.e.s, travailleur.euse.s du secteur informel

Commentaire

Tout le monde peut attraper la Covid-19, mais certains groupes semblent être plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie et d’en mourir. Les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé préexistants sont notamment concernées.

Les personnes vulnérables dans le secteur informel

Il est également probable que d’autres groupes marginalisés, comme les personnes vivant dans la précarité, les personnes en situation de handicap et les personnes en détention, dont les personnes migrantes et demandeuses d'asile, soient confrontés à des difficultés supplémentaires pour se protéger et accéder à des traitements.

Plusieurs mesures mises en place dans le but de protéger la santé publique peuvent avoir une incidence négative sur le droit au travail et sur les droits des personnes sur leur lieu de travail, celles occupant des formes d’emploi précaire comme les travailleurs et les travailleuses migrant.e.s en situation irrégulière, les personnes faisant des « petits boulots » étant touchées de manière disproportionnée.

« Pour faire face à l’impact de la Covid-19 sur l’économie et les ménages, le gouvernement a mis en place un programme d’appui à la résilience des ménages avec notamment l’appui au secteur de la santé, la distribution de denrées alimentaires aux populations impactées, la prise en charge de factures d’eau et d’électricité pour les tranches sociales, la remise ou la suspension d’impôts et l’appui à la Diaspora.

Les enfants restent exposés à la contamination de la Covid-19. Même si aucun enfant n’est à ce jour enregistré parmi les victimes, il reste qu’ils sont environ 234 à être testés positifs à la Covid-19 depuis le début de la crise sanitaire au Sénégal. La tranche d’âge la plus touchée est comprise entre 0 à 14 ans, avec une prévalence très forte dans l’intervalle de 5 à 14 ans[1].

Parmi ces victimes, on enregistre au moins 50 enfants talibés testés positifs au Covid-19 selon le secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la protection. Il relève d’ailleurs que « les enfants talibés continuent à errer et à mendier dans les marchés, les espaces publics, sans aucune protection véritable avec un risque grave de contracter la maladie ou de la propager ». C’est pour y faire face qu’un « dispositif spécial de protection sociale des enfants en situation difficile » a été mis en place afin de « garantir la protection sécuritaire et sanitaire des enfants en situation de risque dans le contexte de la Covid-19 ».

Selon toujours les déclarations des autorités, « à la date du 7 mai 2020, un effectif de 2015 enfants âgés de 4 à 17 ans, a été retiré de la rue, dont 295 ressortissant.e.s des pays de la sous-région. Et 1219 enfants sont retournés en famille notamment dans les régions de Diourbel, Fatick, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Tambacounda et Kolda[2]. »  

 

[1] Pr Oumar Ndiaye, chef service pédiatrie de l’hôpital Albert Royer de Fann et président de la Société sénégalaise de pédiatrie, Walf quotidien 20 mai 2020.

[2] Mame Ngor Ngom, secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection, point de situation du ministère de la santé le 7 mai 2020