Analyse des politiques publiques pendant et après la COVID-19 au Sénégal

Depuis quelques mois, le monde fait face à une crise sanitaire sans précédent, causant des pertes en vies humaines très importantes, notamment en Europe, en Asie et en Amérique. Dénommée COVID-19[i],  la maladie pose des défis médicaux, éthiques et économiques, vitaux, souvent de manière dramatique.

En plus de cette crise sanitaire, la pandémie plonge le monde entier dans une crise économique, sociale et politique considérable. Les mesures prises par les pays pour endiguer la propagation du virus, comme la fermeture des frontières, l’interdiction d’importer et d’exporter ont mis en exergue la vulnérabilité des systèmes économiques de nombreux pays et encore plus de ceux des pays africains. Toutefois, cette crise a le mérite de démontrer encore une fois à de nombreux pays africains, la nécessité de revoir leur priorité d’investissement, leur modèle de développement socioéconomique et leur politique publique interne.

Le Sénégal n’a pas été épargné par la crise mondiale du nouveau coronavirus. Pour faire face, un certain nombre de dispositions a été pris, notamment l’adoption d’une loi d’habilitation, renforçant les pouvoirs de décisions du président de la République. Ceci lui a permis de décréter l’état d’urgence[ii], d’interdire le transport interurbain sur l’ensemble du territoire national et de mettre en place un fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la COVID-19 d’un montant de 1 000 milliards Francs CFA dénommé Force COVID-19. De plus, pour assurer le suivi des interventions envisagées, la transparence et leurs impacts qualitatifs sur les populations, un Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force COVID-19, composé de l’ensemble des forces vives de la Nation, a été créé.

Dans la même optique de faire le suivi-évaluation des politiques publiques, cette note a pour objectif d’apporter un regard critique sur les différentes mesures prises par l’autorité étatique dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la COVID-19. Il s’agit ensuite d’analyser comment les mesures restrictives en matière de transport affecte la chaîne de distribution des produits frais dans les zones urbaines fortes consommatrices, en outre de réfléchir sur quels modèles de systèmes alimentaires privilégiés pour être résilient face au choc extérieur, enfin par conséquent proposer des recommandations pour un développement plus inclusif et endogène.