Capturer Dakar pendant la COVID-19 : Urbain par Seydina Ousmane Boye

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"Les gens survivent comme ils peuvent, le secteur informel essaie de résister, les transports publics qui manquaient déjà sont devenus compliqués. J'écris avec des images parce que, comme on dit, une image vaut plus de 1000 mots. Imaginez ce que l'on peut dire avec une série de photos."

Urbain par Seydina Ousmane Boye

Que racontent vos photos ?

Mes photos montrent comment vivent les Dakarois pendant cette période de COVID-19 en touchant tous les aspects de la vie sociale, la mobilité urbaine, les messages de sensibilisation, etc. La pandémie a bouleversé nos habitudes, j’ai donc voulu réaliser une série de photos qui en illustrent tous les effets sur nos vies. Les mesures prises ont été la source de beaucoup de problèmes pour beaucoup de citoyen.ne.s car la ville ne s’est pas adaptée aux changements.

Les Dakarois devaient continuer de vivre, c’est pour cela que le « Restez chez vous » n’a pas si bien marché ici. Les gens survivent comme ils peuvent, le secteur informel essaie de résister, les transports publics qui manquaient déjà sont devenus compliqués. J'écris avec des images parce que, comme on dit, une image vaut plus de 1000 mots. Imaginez ce que l'on peut dire avec une série de photos.

Pourquoi ces photos sont-elles vos préférées ?

Je les ai choisies car au-delà de l'aspect esthétique, elles sont riches en émotions et fixent des scènes assez marquantes qui rappelleront à jamais qu’en 2020, il y a eu un virus qui avait changé nos vies. Comme je dis souvent, on photographie avec les yeux. J’ai pris une période où j’ai parcouru la ville afin de l'observer.

Ces photos résument ce que j’ai eu à y voir et ça décrit de manière globale comment les Dakarois vivent ce virus. Je puise mon inspiration dans les émotions et tout ce qui nous entoure. Il suffit juste de regarder les choses différemment pour capturer une scène qui résume tout une histoire.

Quel est votre point de vue sur la thématique (Urbain) que vous avez couverte en photos ?

Importante, essentielle car depuis le début de la pandémie j’ai toujours pensé que les décisions prises ne prenaient pas en compte une certaine réalité dakaroise. La réalité de la vie urbaine dakaroise que j’avais d'ailleurs commencée à documenter depuis le couvre-feu. Malgré les difficultés à prendre en photo les gens dans la rue, c’était une belle expérience.

Seydina Ousmane Boye

Sénégalais, diplômé en sociologie et en marketing-communication spécialisée en communication digitale, Seydina Ousmane Boye se décrit comme un « sociologue évoluant dans un monde digital, partageant sa vision du monde à travers la photographie ».

En plus de la technologie, ce passionné de voyage s’intéresse aux cultures du monde dès le plus jeune âge, ce qui l’a mené à son amour pour la photographie. « Mes premières expériences avec les appareils photo datent de longtemps car nous avions pour coutume de faire des photos souvenirs à chaque occasion. Et j’adorais me charger de ça et même quand j'avais un peu d’argent de poche j’allais acheter les pellicules de 36 poses. »