AFRIQUE : DES EFFORTS D'INTERDICTION, UNE HARMONISATION URGENTE

Dans les faits

L’Afrique est le continent qui présente le pourcentage le plus élevé de pays ayant mis en place des interdictions d’utilisation de produits en plastique. Mais divers facteurs d’ordre économique, législatif ou social conduisent aujourd’hui à un bilan en demi-teinte.

Afrique : des efforts d'interdiction, une harmonisation urgente

L’augmentation des produits et des déchets plastiques touche tous les continents. En Afrique, les facteurs qui expliquent ces évolutions sont multiples : apparition d’une nouvelle classe moyenne, disparition des magasins et marchés traditionnels et de l’ar­tisanat au profit de la grande distribution et des produits industriels, manques ou défaillances des infrastructures de gestion de déchets.

Les déchets plastiques représentent non seulement un problème environnemental pour les pays africains, mais aussi un défi majeur pour le développement socio-économique ; ils affectent négative­ment le tourisme, la santé, la qualité de l’eau, des sols, et des infra­structures. Le manque d’eau potable ne fait qu’aggraver le problème, car dans de nombreuses villes africaines, l’eau potable est condition­née dans des sachets à usage unique et des sacs en plastique.

En réponse à ce problème de pollution plastique, de nombreux pays africains ont incité les décideurs à promulguer des lois pour régler le problème du plastique. Actuellement, l’Afrique est le continent avec le pourcentage le plus élevé de pays avec des interdictions relatives à l’utilisation du plastique (63% des pays africains, soit 34 pays sur 54). Mais les législations sont loin d’être harmonisées, et les décisions d’interdiction du plastique dans certains pays n’ont pas d’impact à grande échelle car il y a encore beaucoup de pays où la production et la consommation du plastique sont encore importantes.

L’Afrique du Sud et le Rwanda ont été les pionniers. Le Rwanda est un exemple classique d’engagement environnemental « top down ». En 2002, l’interdiction de certains sachets a été effective en Afrique du Sud. La fabrication, le commerce et la distribution commerciale de sacs en plastique, en film plastique, destinés à être utilisés dans le pays, d’une épaisseur de paroi inférieure à 80 micromètres, sont in­terdits. Au Kenya, l’interdiction sur l’utilisation est entrée en vigueur en 2017 sur l’utilisation, la fabrication et l’importation de tous les sacs en plastique. Ensuite, de nombreux pays (Gabon, Somalie, Botswana, Tchad, Cameroun, RD Congo) ont suivi cette tendance qui a eu un effet de vague sur tout le continent.

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