Migration
La prédominance de l’approche masculine dans les études portant sur les migrations, en particulier celles qui sont menées au Sénégal, contribue fortement à rendre invisible la présence et surtout le rôle déterminant des femmes dans la migration et à occulter la façon dont les rapports de genre modèlent les schémas migratoires des femmes. L’invisibilité des femmes de la migration au Sénégal trouve ses origines dans les stéréotypes de la femme qui dépendent économiquement de l’homme. Ceci explique le fait que la gouvernance migratoire du Sénégal prend faiblement en compte la perspective genre et féministe.
Toutefois, en dehors de la faible prise en compte de l’approche genre dans les processus migratoires, celle des droits humains reste également minoritaire dans la gouvernance migratoire au Sénégal. En dépit de la déclaration universelle de droits de l’homme qui consacre le droit de quitter son pays et de chercher asile, en dépit de l’adoption de nombreux textes censés protéger leurs droits et leur dignité, les migrant.es sont souvent victimes de discriminations, de refoulement, de violences dans le pays de départ comme dans le pays de transit et de destination.
Face à (i) cette absence d’humanisation dans la prise en charge des migrants notamment de retour, (ii) cette faible valorisation des migrations internes, continentales et (iii) cette faible prise en compte des expériences et des besoins des femmes dans la gouvernance migratoire, la hbs en lien avec les OSC évoluant dans le domaine migratoire tente de relancer le débat sur la politique migratoire nationale en vue d’une réorientation stratégique davantage axée sur les réalités locales en ayant un focus sur la perspective féministe et humaniste.