L'urbanisation en Afrique
Appel à contributions
L'urbanisation en Afrique : Réalités, Aspirations et Solutions
Dans les 30 prochaines années, les villes africaines accueilleront 950 millions de personnes supplémentaires. L’Afrique deviendra le continent avec le taux de croissance urbaine le plus élevé du monde. Contrairement à d'autres continents, l'urbanisation en Afrique n'est pas liée à l'industrialisation, mais au changement climatique et aux migrations issues des conflits, ce qui alimente les bidonvilles et la pauvreté dans la plupart des mégapoles africaines. Bien que les décideurs politiques et les médias en Europe soulignent souvent l'ampleur du défi de l'urbanisation en Afrique, de nombreuses questions restent sans réponse. Parmi elles, notamment, la question centrale de savoir comment faire les villes africaines des lieux plus durables et agréables pour tous les citoyens?
Les bureaux africains de la Fondation Heinrich Böll invitent des chercheur.es et des urbanistes africain.es à contribuer à l'élaboration de notes d'information qui mettent en lumière des principaux défis du développement urbain en Afrique. Les contributions seront rassemblées dans un recueil explorant des visions alternatives pour la construction des villes africaines. La Fondation entend ainsi lancer des débats entre les décideurs africain.es et européens.es afin de réfléchir à des stratégies efficaces pour construire des villes inclusives et durables.
Les contributions doivent être rédigées en anglais ou français dans un langage accessible et non académique, être articulées et succinctes, et être exemptes d'introduction générale à l'urbanisation en Afrique. Elles ne doivent pas être spécifiques à un secteur (par exemple, l'alimentation, la mobilité, le logement), mais plutôt donner une idée globale des réalités quotidiennes des villes africaines. Ils doivent mettre en évidence les différentes façons créatives dont les communautés urbaines répondent de manière autonome à leurs propres besoins et assurent leur subsistance en l'absence de services publics. Les meilleures pratiques doivent être mises en avant et le point de vue des principales parties prenantes (citoyen.es, urbanistes, décideurs politiques, etc.) doit être inclus dans les citations. L'utilisation de photos et d'autres supports visuels est encouragée. Les contributions ne doivent pas dépasser 1 200 mots. Une rémunération appropriée sera accordée aux contributeurs et contributrices.
Nous encourageons également fortement la soumission de contributions poétiques, d'écrits créatifs et d'utopies sur l'avenir urbain de l'Afrique.
Si vous êtes intéressé.es, veuillez envoyer un résumé d'une demi-page maximum en français ou en anglais répondant à l'un des domaines d'intérêt décrits avec les questions directrices ci-dessous. Veuillez ajouter votre CV et les références de vos publications antérieures. Les soumissions doivent être envoyées à fatma.sylla@sn.boell.org avant le 27.05.2023 en indiquant le sujet suivant : " Résumé pour un article sur l'urbanisation en Afrique ".
Sujets de choix pour les contributions :
- Effets de la pensée coloniale et droit à la ville
- Comment les effets du colonialisme sur l'infrastructure urbaine sont-ils encore visibles aujourd'hui ? Dans quelle mesure les visions des villes africaines sont-elles encore façonnées par des pensées et des perspectives "étrangères" ?
- Que signifie l'accès inclusif à la ville ? Quelle serait une vision alternative et sur quoi devraient-elles s'appuyer ? À quoi devrait ressembler une voie d'urbanisation authentiquement africaine ?
- Villes intégrant la dimension de genre
- Quelle est la pertinence et l'importance de la conception de villes intégrant la dimension de genre sur le continent aujourd'hui ?
- À quoi ressemble/devrait ressembler un urbanisme féministe en Afrique ?
- Comment les structures de gouvernance alternatives, telles que la mise en commun, peuvent-elles garantir des villes inclusives et justes ?
- Comment les structures de pouvoir institutionnelles et politiques pertinentes pour la construction des villes peuvent-elles être ajustées pour garantir l'intégration de la dimension de genre dans la planification et le développement urbain ?
- Existe-t-il des exemples d'efforts prometteurs pour intégrer les aspects liés au genre dans l'aménagement urbain ?
- Villes secondaires/silencieuses/émergentes
- Quel rôle les villes secondaires jouent-elles dans la croissance urbaine prévue en Afrique ?
- Quels sont les défis pour ces villes en terme de planification et de développement ?
- Disposent-elles de mécanismes et d'institutions adéquats pour faire face à leur urbanisation rapide ?
- Quelle est l'importance du leadership traditionnel et des structures et processus communautaires ?
- Comment ces villes peuvent-elles contribuer à stabiliser les institutions démocratiques et à promouvoir les valeurs démocratiques en dépit de leur environnement instable ?
- La transition vers la "durabilité" dans le contexte des villes africaines
- En quoi les stratégies de transition vers des "villes durables" dans le contexte africain diffèrent-elles/devraient-elles différer des efforts internationaux axés sur la réduction des émissions de CO2 et la résilience climatique ?
- Les visions imaginant les villes africaines comme un bien commun sont-elles une alternative réaliste ? Et à quoi pourrait ressembler une voie qui combine la "construction de villes durables" avec le "droit à la ville" ?
- Comment les mécanismes de financement internationaux doivent-ils être ajustés pour garantir que les ressources financières limitées soient réparties équitablement entre tous les habitants d'une ville ? Comment, par exemple, les groupes vulnérables (migrants, travailleurs informels, etc.) pourraient-ils avoir un accès direct aux fonds climatiques nationaux ou internationaux ? Et qu'est-ce que cela signifierait pour le développement global des villes ?