« Les oranges en Europe ont meilleur gout » A propos de l’immigration et de ce qui ne va pas avec la lutte contre celle-ci

La migration « est notre rendez-vous avec la mondialisation ». (Wolfgang Schäuble). Rien ne pourra l’arrêter car il y a beaucoup de raisons de partir : le terrorisme, la persécution et la guerre, la pauvreté et la faim mais aussi l’aspiration à une vie meilleure avec plus de possibilités d’emplois, un meilleur accès à l’éducation ou aux soins de santé, des opportunités pour construire un avenir. En bref, la migration est la revendication du droit au bonheur (« Pursuit of happiness ») qui est inscrite dans la Déclaration d’Indépendance américaine parallèlement au droit à la vie et à la liberté en tant que droit de l’homme inaltérable.

D’après l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien ». Il ne s’agit que d’une recommandation en droit international qui est de moins en moins respectée par de nombreux états, également en raison de la pression de ces mêmes états dont les citoyennes et citoyens peuvent presque partout circuler sans aucun problème. Cette inégalité mondiale ne pourra être éradiquée dans un avenir proche. Face à ce droit à quitter un pays stipulé dans l’article, aucun droit à entrer dans un pays n’y est en revanche inscrit.

Il est important de réaliser que cette inégalité globale et objective est perçue comme telle par les personnes défavorisées. Notre vision de la migration est empreinte de peur : peur de l’aliénation culturelle, peur de la congestion du système social, peur du terrorisme, alors que la vision de l’autre est empreinte d’espoir : quiétude, survie, travail, bonheur. Afin de promouvoir une coexistence civile et de minimiser les conflits, il faut se mettre à la place de l’autre, voir au travers de ses yeux, en bref éprouver de l’empathie. Notre souci est de faire de la place à cette autre vision et de considérer la migration comme un phénomène normal et non un phénomène à combattre.

D’après la Convention de Genève, les Etats sont obligés d’accueillir et de protéger les réfugiés. En revanche, régler la migration et développer une politique de l’immigration est un devoir politique qu’un gouvernement peut aborder ou négliger. L’accueil des réfugiés est une obligation en vertu du droit international mais l’admission des migrants est à la discrétion des gouvernements nationaux. Pour la Convention de

Genève de 1951, un réfugié est une personne qui se trouve en dehors de son pays pour des raisons de crainte justifiée de persécution en raison de sa race, sa religion, sa nationalité, son appartenance à un groupe social particulier ou ses convictions politiques.

Mais une personne qui fuit la guerre ou un conflit armé a également droit à la protection. Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, il y avait fin 2016 65,6 millions de personnes en fuite dont 40,3 millions sont restées déplacées dans leur propre pays. Parmi les 22,5 millions qui ont fui à l’étranger, la plupart a trouvé refuge dans les pays voisins. Cependant, beaucoup plus de personnes dans le monde sont en déplacement. En effet, comme décrit plus haut, il y a de nombreuses raisons qui justifient le départ des personnes de leur patrie : qu’elles aient été privées de leur moyens de subsistance, qu’elles n’aient aucune perspective d’avenir à cause de l’augmentation du chômage des jeunes, qu’elles soient chassées par des catastrophes environnementales ou des achats de terre, qu’elles veuillent étudier, travailler ou se marier ailleurs.

La migration est le déplacement géographique à moyen ou long terme de leur lieu de vie. Et celle-ci affecte de plus en plus l’Europe la plupart du temps dans un cadre légal mais aussi en dehors de celui-ci.

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